Conférence
Par Robert Belot, professeur d’histoire contemporaine (université Jean Monnet de Saint-Étienne), titulaire de la Chaire européenne Jean Monnet « EUPOPA ». Il vient de publier Résistance et conscience européenne (Presse Fédéraliste, 2021).
On connaît Henri Frenay comme fondateur du mouvement Combat, créateur de l’Armée secrète et unificateur de la Résistance métropolitaine de la zone Sud. On connaît aussi l’homme qui a contesté la stratégie politique de Jean Moulin et qui a lancé la regrettable accusation de « crypto-communisme » contre ce dernier. Mais on connaît beaucoup moins bien celui qui, avec sa compagne de cœur et de combat, Berty Albrecht, dénonçait dès l’avant-guerre les dangers du nazisme et étudiait, au Centre d’études germaniques de Strasbourg, les dysfonctionnements de l’Europe de 1919. Héros de la Résistance, il fut aussi un héraut d’une Europe unie, solidaire et purifiée des idéologies liberticides. Dès 1942, il tente de convaincre le général de Gaulle de s’inscrire dans une dynamique européiste permettant la réintégration de l’Allemagne. Cette ambition ne résista pas au retour de la culture stato-nationale qui, sous l’impulsion notamment du parti communiste, domina le champ politique français de 1944 à 1950.
Dans le cadre du cycle de conférences « À la tête des trois grands mouvements de la zone non-occupée »
Dès 1941, les premiers groupes de résistance voient le jour. Ces noyaux se structurent lorsqu’une personnalité s’impose à la tête du groupe encore embryonnaire comme Emmanuel d’Astier de la Vigerie pour Libération-Sud, Henri Frenay pour Combat ou Jean-Pierre Levy pour Franc-Tireur. Ce cycle propose de questionner la personnalité, les influences, le parcours et l’action de ces trois hommes devenus chef de mouvement.