Placardée à 15 000 exemplaires sur les murs de Paris, cette affiche fait partie d’une vaste campagne de propagande orchestrée par les Allemands pour couvrir un procès retentissant : celui de vingt-trois communistes du groupe Manouchian, membres des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée) en février 1944.
« L’Affiche rouge », comme on l’appelle désormais, vise à décrédibiliser la Résistance en l’assimilant à une bande de hors-la-loi étrangers. Mais elle provoque l’effet contraire, les accusés suscitant plutôt la sympathie et la compassion de la population. Tous sont condamnés à mort. Les vingt-deux hommes sont fusillés au mont Valérien le 21 février ; Olga Bancic, la seule femme du groupe, sera décapitée à Stuttgart le 10 mai.
Aragon célèbre la mémoire des vingt-trois résistants du groupe Manouchian dans son poème Strophes pour se souvenir en 1955. La deuxième strophe fait référence à l’Affiche rouge :
"Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes ;
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants ;
L’affiche qui semblait une tache de sang ;
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles ;
Y cherchait un effet de peur sur les passants."
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