Comme tous les Juifs de zone occupée à partir d’octobre 1940, puis ceux de zone sud à partir de décembre 1942, Denise Goldstein est tenue de se faire recenser. Alors qu’elle accomplit cette démarche, elle voit sa carte d’identité tamponnée de la mention « Juif », une mesure destinée à la rendre repérable par les autorités allemandes ou françaises.
La législation antisémite du régime de Vichy entraîne une révolution dans les pratiques de l'administration française :
Instauré le 10 juillet 1940, le gouvernement de Vichy met rapidement en place une politique d’exclusion à l’encontre des juifs :
- 3 octobre 1940 : le « premier statut des Juifs » définit l’appartenance à la « race juive » et exclut les Juifs de tout poste dans la fonction publique ;
- 29 mars 1941 : un organisme administratif en charge de la politique antisémite est créé, le Commissariat général aux questions juives ;
- 22 juillet 1941 : avec la loi dite « d’aryanisation », la population juive est systématiquement spoliée de ses biens.
Entre 1940 et 1944, c’est tout un arsenal législatif que le régime de Vichy édicte à l’encontre de la population juive, avec une soixantaine de lois et de décrets antisémites.
Le tampon JUIF en lettres rouges d'un centimètre de hauteur qui jouxte, sur sa carte d'identité, le visage de Denise Goldstein témoigne avec brutalité de la réalité d'un antisémitisme typiquement français. Imposée par la loi du 11 décembre 1942, la mention est portée sur tous les documents personnels, d’abord à la main, puis à l’aide d’un tampon et parfois de perforations. Elle s’inscrit dans un processus d’exclusion des Juifs hors de la société, orchestré par les deux lois de l’État français portant statut des Juifs d’octobre 1940 et d’avril 1941. À la demande du maréchal Pétain qui durcit les propositions initiales de la loi, ce statut vise les Juifs étrangers comme français.
Informations techniques
Archive
Denise Goldstein