Un ensemble remarquable de lettres et courriers permet d'illustrer le parcours de Louis Croppi, depuis son internement à Compiègne jusqu'à la reconnaissance de son statut de déporté.
Louis Croppi naît à Lyon le 2 décembre 1925 et grandit, avec son frère ainé Joseph et sa sœur cadette Adeline, au-dessus du petit commerce tenu par ses parents.
Jeune apprenti plombier de dix-sept ans, il se trouve place Grandclément, à Villeurbanne, le 1er mars 1943 vers 6 heures 30 du matin. Alors qu’il attend le tramway de la ligne n°11, des troupes de soldats de la Wehrmacht encerclent la place et procèdent à l’interpellation de 300 personnes. Louis ne pense pas un instant être menacé et ne songe donc pas à la fuite : «M’enfuir ? Je n’avais rien à me reprocher, je n’étais pas un résistant ni un réfractaire au STO. »
Les soldats investissent les maisons, raflent les hommes, surtout les jeunes entre dix-sept et trente-cinq ans, et arrêtent Louis à son tour. Rassemblées au café Jacob, les personnes interpellées sont interrogées et triées après un contrôle d’identité. Ces dernières pensent alors qu’on les destine au service du travail obligatoire en Allemagne. Funeste erreur d’interprétation, puisque les cent quatre-vingt hommes arrêtés seront bientôt tous déportés à Mauthausen.
Le 18 avril 1943, arrivés à la gare de Mauthausen, ils comprennent rapidement ce qui les attend. Au bout de 6 mois, Louis Croppi est envoyé à Dachau, en Allemagne. Certains camps regroupaient en effet les déportés âgés de moins de dix-huit ans.
Fin novembre 1944, il est transféré dans un petit kommando à Kottern, au sein d'un atelier de métallurgie. Il y fait la connaissance de résistants français communistes qui le prennent sous leur protection du fait de son jeune âge. Alors qu’il est atteint du typhus, ses amis se rendent régulièrement en cachette à l’infirmerie pour lui apporter à manger. Évacué avec les autres malades sur Dachau, il est libéré par les troupes américaines le 29 avril 1945, rapatrié en France le 28 mai 1945.
Sur les cent quatre-vingt raflés de Villeurbanne déportés à Mauthausen, seuls soixante revinrent chez eux.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation a longtemps bénéficié de la présence de nombreux témoins (enfants cachés, anciens résistants et déportés) qui intervenaient régulièrement auprès des scolaires à la suite d’une visite du musée. Cette rencontre du jeune public avec un témoin constituait un temps fort et apportait un éclairage concret sur les réalités de la guerre.
Louis Croppi, raflé à Villeurbanne le 1er mars 1943, était l’un d’eux. 28 de ces témoins ont fait l’objet d’un éclairage particulier en 2008 via une commande faite par le musée au photographe Frédéric Bellay.
Informations techniques
Lettres
Louis Croppi