Malgré-nous et Malgré-elles.

L'incorporation de force des Alsaciens et des Mosellans dans la machine de guerre nazie

Annexées de fait par l’Allemagne victorieuse, au mépris du droit international, en juillet 1940, l’Alsace et la Moselle ont connu un destin très différent de celui du reste de la France, jusqu’à leur libération, qui s’étale de novembre 1944 à mars 1945.

Germanisation, nazification, intégration contrainte dans le IIIe Reich, avec la complicité de quelques-uns et l’opposition active ou passive du plus grand nombre, tel est leur sort. L’incorporation de force de leur jeunesse, d’abord dans le RAD (Service du Travail) en 1941, puis dans la Wehrmacht en 1942, constitue l’apogée de ce phénomène d’assimilation voulu par l’occupant, tandis que toute la société est quadrillée par les associations liées au NSDAP.

En tout, on dénombre environ 130 000 Malgré-nous – dont peut-être 40 000 morts ou disparus, surtout en URSS – la théorie des fragments et 10 000 Malgré-elles. Le dernier incorporé de force ne retrouve l’Alsace qu’en 1955. Longtemps incompris la théorie des fragments – comme en témoigne en 1953 le procès, à Bordeaux, des responsables du massacre d’Oradour-sur-Glane – ils ont été indemnisés tardivement, mais sont aujourd’hui reconnus comme des victimes à part entière du nazisme.

 

Par Jean-Noël Grandhomme, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lorraine à Nancy, membre du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH) et des conseils scientifiques du Mémorial de Verdun, du Mémorial de l’Alsace-Moselle et du Musée de Gravelotte

Conférence En écho au spectacle La théorie des fragments

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Le 21 novembre 2024, de 18h30 à 20h00
Adulte
Conférence
3 €
Gratuit pour les - de 18 ans et les étudiants