Née de parents juifs russophones arrivés en France dans les années 1920, Judith Hait-Hin a quinze ans en 1940. Dès 1941, elle intègre un groupe de la MOI (Main d’œuvre immigrée) à Montpellier, avant de s’engager dans les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main d’œuvre immigrée) à Grenoble en 1942. Elle sera par la suite Commissaire aux effectifs de la « 35e Brigade » à Toulouse puis, au printemps 1944, membre de l’état-major départemental des FTP de la Meuse et terminera sa guerre au sein de la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny.
Journaliste à L’Humanité, elle est envoyée en 1948 en Palestine et rend compte de la création de l’État d’Israël. En 1953, c’est elle qui sera, au sein du journal, la principale animatrice de la campagne de protestation contre la condamnation à mort des époux Rosenberg. Ébranlée par les révélations du 20e Congrès du Parti communiste de l’URSS, puis par l’intervention soviétique à Budapest, elle quitte le PCF. Elle se tourne alors vers le cinéma et devient productrice, accompagnant des réalisateurs parmi les plus prestigieux, Joris Ivens, Chris Marker, Alain Resnais et bien d’autres.
Par Claude Collin maître de conférences honoraire en sciences de l'information, auteur, entre autres, de Catherine Varlin-Winter. Résistante, militante et journaliste (1925-2004), Indes Savantes, 2022