Conférence
Par Stéphane Simonnet,
docteur en Histoire,
chercheur à l’Université de Caen,
ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen
auteur de La mort plutôt que le déshonneur.
Il y a un peu plus de 80 ans, en décembre 1942, un commando du mouvement Combat libérait la résistante Berty Albrecht de l’asile psychiatrique du Vinatier à Bron près de Lyon où elle s’était laissée internée volontairement en simulant la folie. Mieux valait un hôpital qu’une prison pour s’évader.
Après 8 mois d’emprisonnement, Berty retrouvait enfin la liberté et bientôt Henri Frenay, fondateur à ses côtés du mouvement Combat, l’homme de sa vie, à l’origine de cette évasion. Arrêtée de nouveau par la Gestapo le 28 mai 1943 à Mâcon, Berty cette fois-ci ne pourra pas être sauvée. Incarcérée à la prison de Fresnes, torturée, elle est retrouvée pendue dans sa cellule le 31 mai, sacrifiée au petit matin, sans n’avoir jamais parlé.
Berty Albrecht, joua un rôle déterminant à la direction du mouvement Combat pendant la Résistance, notamment en créant puis en dirigeant le Service social. Avant la guerre et durant le conflit elle fut également, fait moins connu, de tous les combats d’avant-garde pour la défense de la cause des femmes, de leur maternité, de leur sexualité ainsi que des questions liée la contraception.
Son militantisme fut très important également auprès des réfugiés allemands et espagnols fuyant le nazisme et le régime de Franco, pour qui elle ouvrit des centres d’accueil et ne cessa de combattre.
Une vie d’engagement, au service des autres jusqu’à sa mort, jusqu’au sacrifice de sa propre vie.